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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 13:01

Nous nous adressons à toi, adhérent de la CFDT, parce que l’accord que le bureau national de la CFDT à l’unanimité vient de signer le 17 janvier nous apparaît comme une véritable bombe à fragmentations contre le droit social, l’emploi et la nature du syndicalisme. Tu trouveras l’analyse que nous en faisons en pièce jointe. Nous avons tant de questions à te poser, car hier, en 2010, nous manifestions ensemble contre le plan Fillon tant désastreux pour les retraites.

 

En signant un accord avec le Medef, la direction nationale de la CFDT et deux organisations syndicales à la représentativité incertaine  - CFTC, et la CFE CGC, auraient à elles seules « ancrer le rôle de la démocratie sociale dans la modernisation de notre pays », selon la déclaration du bureau national de la CFDT. Cette autoglorification suscite les déclarations sur le « rôle historique » de cet accord. 

 

Un syndicalisme de médiation et de gestion des dégâts sociaux

Connais-tu l’impact réel de cet accord sur le syndicalisme ? La démocratie sociale selon le Medef et la direction de laCFDT se présente dans l’accord et ses annexes de cette façon :

 

  • Les délégués au CE et les DP seront informés sur les « options stratégiques de l’entreprise » dans la seule mesure de leur serment de confidentialité. Si bien que les délégués seraient muselés, surtout en cas de restructuration, cession, licenciements.
  • Les mêmes délégués, selon un schéma en annexe concocté par le patronat, intitulé « Partager les options stratégiques de l’entreprise pour initier les discussions sur la création et la répartition de valeur dans l’entreprise », échangent leur serment de confidentialité contre un accord de fond, qui implique un changement de nature du syndicalisme !
  • Ainsi, le Medef a obtenu de partager avec les syndicats les options stratégiques de l’entreprise, dont les objectifs se résument à « son positionnement sur son marché ». La direction de la CFDT a ainsi choisi pour tout le syndicalisme qu’il devait donner la priorité absolue non plus seulement à la « compétitivité », mais à la conduite patronale. Vu les erreurs stratégiques, la nocivité d’une finance toute puissante et la destruction industrielle en cours, voilà un choix relevant de joueur de casino plus que de la représentation du Travail !
  • Pourtant, « les impacts organisationnels et sociaux » de ces options patronales définiraient l’attribution du syndicalisme, défini comme expert en dégâts sociaux, médiateur auprès des salariés de l’inéluctabilité des conséquences néfastes de la gestion patronale, dont l’un des records les plus glorieux consiste à avoir créé plus de 5 millions de chômeurs et avoir ériger la précarité en principe.
  • L’accord Medef CFDT va plus loin encore, puisqu’il codifie la répartition de la valeur créée selon une hiérarchie patronale : les cotisations sociales, les salaires, la formation, les conditions de travail sont traitées selon le principe de « l’investissement de l’employeur », le dogme syndical que la CGT devrait reprendre. Une prime est donnée à l’épargne, à l’actionnariat salarié et à la rémunération des dirigeants.

 

Nous te demandons :si la direction de la CFDT a choisi de se dissoudre dans la gestion patronale de l’entreprise, ce qui est son droit, as-tu été consulté ? Et en quoi peut-elle prétendre imposer ce même choix à la CGT ? La CFDT prétend-elle à ce point à l’hégémonie qu’elle impose à elle toute seule de parler au nom de tout le syndicalisme pour organiser d’en haut sa mutation en super Médiator et en expert social des faits et gestes du patronat ?

 

 

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commentaires

J
Donc en résumé: les drames sociaux ce n'est pas la CGT, mais les dirigeants et uniquement eux qui en sont responsables. Ce n'est pas la CGT qui dit:"je veux gagner encore plus, alors je vous fous<br /> au chômage et je vais exploiter les asiatiques, ce n'est pas la CGT qui ensuite s'aperçoit que les asiatiques inondent le marché avec des copies des produits que je leur ais demandé de fabriquer à<br /> la base pour moi. ce n'est pas la CGT qui accepte que des gamins de 8 ans travaillent 7j/7 12h par jour pour fabriquer mes pompes ou mes fringues que je vais vendre en France. Ce n'est pas la CGT<br /> qui emploie au noir des salariés sans papiers pour éviter de payer des cotisations. Ce n'est pas la CGT qui vend du gasoil à 1.50 euros le litre alors qu'à Oman et en Arabie saoudite il est à 4cts<br /> le litre. Ce n'est pas la CGT qui a acheté arcelor, pour ensuite la fermer et ainsi supprimer de la concurrence pour pouvoir ensuite dominer le marché et pratiqué les prix sans aucune concurrence.
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J
Eh voilà on y arrive: la CGT responsable de tous les maux des entreprises !!! Non, sont les entreprises qui se mettent toutes seules dans la panade. Exemple actuel: les constructeurs.<br /> Ils ont fait quoi ces 20 dernières années ? Ils ont délocalisé pour faire plaisir aux actionnaires.<br /> Qui a dénoncé ces dérives et a annoncé les conséquences ? La CGT.<br /> Personne n'a voulu écouter et maintenant il se passe quoi ?<br /> Les voitures ne se vendent plus. C'est mathématique: les anciens employés gagnaient leur vie et pouvaient acheter les voitures. Suite aux délocalisations, il se sont retrouvés au chômage ou alors<br /> personne n'a été embauché pour remplacer les départs en retraite, ainsi que pour leurs sous traitants.<br /> Résultat, plus assez de pouvoir d'achat pour acheter les voitures. Maintenant, peugeot ils pleurent, et il faudrait que les employés qui restent, gagnent encore moins, c'est encore une belle<br /> connerie. S'ils gagnent encore moins il y aura encore moins de ventes, car moins de pouvoir d'achat.<br /> Et çà c'est valable dans tous les pans de l'économie, qui délocalisent.<br /> Ce n'est pas la CGT qui reste immobile mais bien les patrons et actionnaires qui ne voient pas plus loin que leur compte en banque personnel. Ils s'en tapent le coquillard de leurs employés.<br /> Ils veulent de la compétitivité ? Expliquez-moi comment on va être compétitif vis à vis d'un cambodgien ou d'un indien qui gagnent 60 euros par mois en faisant 60h ? Vous voulez le retour à<br /> l'esclavage, c'est çà les avancées que vous prônez ?<br /> Vous partez en vacances grâce à qui ? Vous avez la Sécu grâce à qui ? Grâce à des gens qui se sont battus pour obtenir ces avancées sociales. Ils doivent se retourner dans leurs tombes quand ils<br /> voient qu'aujourd'hui ils sont mort pour rien parce que des abrutis qui ne voient que leurs profit personnels sont encensés par une poignée de malades qui baissent leur culotte au lieu de se<br /> battre.<br /> Quand je vois vos réactions j'ai peur. Je me dis qu'en cas de guerre, vous vendriez vos parents et vos enfants pour sauver votre misérable vie...Maintenant si vous voulez je vous envoie le lien<br /> d'un site qui va vous être d'une grande utilité pour les années à venir: http://fr.wikipedia.org/wiki/Vaseline
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V
Et bah moi je préfère un accord équilibré et qui fasse bouger les lignes plutôt que l'immobilisme dans laquelle la CGT se complait et qui conduit aux drames sociaux dont la presse se fait<br /> régulièrement l'écho... Enfin, c'est votre fond de commerce, je vous le laisse volontier.
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T
Ce serait le cas oui bilou, s'il n'avait pas tout faux.<br /> <br /> 100%, je n'essaie pas d'esquiver le débat. Je pense même que le point que je soulève en fait partie parce que c'est un des arguments de la CGT : les syndicats signataires ne sont pas légitimes donc<br /> l'accord ne l'est pas, notamment de ce fait.<br /> Je vais préciser mon propos tenu plus haut : la validité des ANI reste soumise aux règles fixées par la législation en vigueur avant la loi du 20 août 2008 (principe de l’opposition majoritaire en<br /> nombre). Et les règles avant cette loi, ce n'est pas l'audience faite aux élections prudhommales (je suppose que c'est de là que tu tiens ces chiffres) mais la présomption irréfragable de<br /> représentativité dont bénéficient 5 syndicats : CGT, FO, CFDT, CFTC et CFE-CGC. Donc, jusqu'à ce que l'audience des syndicats soit déterminée, y'a pas de syndicat qui vaut plus qu'un autre. Donc<br /> l'argument de la légitimité ne tient pas.<br /> <br /> En ce qui concerne tes remarques, je pense qu'il y a des raccourcis de faits, volontairement d'ailleurs. Certains points présentés comme des éléments de flexibilités sont notamment soumis à la<br /> signature d'un accord dans l'entreprise, ce qui veut dire que c'est à mon avis loin d'être faits dans certaines (où la CGT est majoritaire par exemple) et pas certains dans d'autres. Par ailleurs,<br /> on entends pas la CGT sur les réelles avancées de l'accord comme par exemple tout ce qui concerne l'accès au logement, la représentation des salarié dans les CA, la création d'un compte personnel<br /> de formation, la création de droits rechargeables au chômage,… Quel est ton opinion là dessus ?<br /> <br /> Même si l'ANI n'est pas parfait, je le reconnais volontiers, j'attends beaucoup du débat parlementaire sur ce texte, j'espère que certains points seront améliorés, que d'autres ne seront pas<br /> dénaturés (parce que sinon, je pense qu'il y aura des levées de boucliers).
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B
On appelle çà un renvoi aux 22 Tristan :D
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